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��Correspondance.

��I, 53o-53i.

��plus petit que luy, de quelque viteffe que ce plus petit fe puiffe mouuoir 3 , eft que c'eft vne loy de la nature, qu'il faut que le corps, qui en meut vn autre, ait plus de force à le mouuoir, que l'autre n'en a pour refifter. Mais ce plus ne peut dépendre que de fa grandeur ; 5 car celuy qui eft fans mouuement, a autant de degrez de refiftance, que l'autre, qui fe meut, en a de viteffe. Dont la raifon eft que, s'il eft mû par vn corps qui fe meuue deux fois plus vifte qu'vn autre, il doit en rece- uoir deux fois autant de mouuement; mais il refifte 10 deux fois dauantage à ces deux fois autant de mou- uement.

Par exemple, le corps B ne peut pouffer le corps C, qu'il ne le faffe mouuoir auffi vifte qu'il fe mouuera

����foy mefme après l'auoir pouffé : a fçauoir, fi B eft à C comme 5 à 4, de 9 degrez de mouuement, qui feront en B, il faut qu'il en transfère 4 à C pour le faire aller auffi vifte que luy; ce qui luy eft aifé, car il a la force de transférer iufques à 4 & demy (c'eft à dire la moitié de tout ce qu'il aj, plutoft que de refléchir fon mouue- ment de l'autre cofté. Mais fi B eft à C comme 4 à c, B ne peut mouuoir C, fi de fes neuf degrez de mouue- ment il ne luy en transfère j, qui eft plus de la moitié de ce qu'il a, & par confequent à quoy le cors C re-

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��a. Principia Philosophiœ, pars II, xlix.

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