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CCCL. — 4 Juin 1644. 125

��» été faite, depuis peu de mois, par M. de Courcellés, l'ancien Ministre et » Théologien François, retiré en Hollande, comme Rivet, M. Desmarets, » M. Blondel, M. de Saumaise et plusieurs autres sçavans Calvinistes de » France. » (Baillet, II, 21 3.)

« C'étoit alors la mode, parmy les gens de Lettres du premier ordre, de

• briguer l'amitié de M. Descartes et de M. Gassendi; et l'on ne croyoit » pas pouvoir se maintenir dans la réputation de bel esprit ou de sçavant » homme, si l'on n'étoit connu de ces deux Philosophes ou si l'on n'avoit » au moins quelque relation avec eux. M. de Courcellés étoit l'ami parti- » culier de l'un et de l'autre; et parce qu'il sçavoit que M. Descartes avoit » le cœur ulcéré des playes que les livres et les émissaires de M. Gassendi » luy avoient faites, il ne croyoit pas pouvoir se maintenir dans ses bonnes » grâces, qu'en dissimulant ce qu'il étoit à M. Gassendi, et qu'en faisant » quelque chose, qui pût luy être fort agréable, et l'éloigner en même r. têms de la pensée qu'il fût du nombre de certains espions, qu'il croyoit » ne s'approcher de luy que pour le livrer à M. Gassendi. C'étoit se mé- » nager auprès de l'un et de l'autre avec la prudence d'un amy équitable » et sincère; mais c'étoit connoltre assez mal ce cœur ulcéré, qui ne lais- 1 soit pas d'aimer tendrement tous ceux de ses amis de France et de Hol- » lande, qui se trou voient engagez dans l'amitié de M. Gassendi, et qui » n'étoit pas libre, même au milieu de ses petits chagrins, de ne pas aimer » M. Gassendi, depuis qu'il avoit attaché son affection à l'estime qu'il » avoit conçue pour luy. M. de Courcellés crût donc ne pouvoir rien faire » de plus agréable à M. Descartes, ni de plus digne d'un Cartésien aussi » zélé qu'il étoit, que de traduire les Essais de sa Philosophie en une » langue qui pût contribuer à rendre toute la terre cartésienne. Il mit en » Latin le Discours de la Méthode, la Dioptrique et le traité des Météores. » Mais il ne toucha point à la Géométrie, soit qu'il la jugeât au-dessus de

• sa portée, soit qu'il eût avis que M. Schooten se fût chargé de la » traduire. »

« M. Descartes, ayant donné son consentement pour l'impression delà » traduction des trois traittez, fut prié de la revoir auparavant, pour juger de sa conformité avec son original. Il ne refusa point d'user de son » droit d'Auteur, et se servit de cette occasion pour y faire quelques chan- » gemens, comme nous avons remarqué qu'il fit à ses Méditations sur la » traduction françoise de M. le Duc de Luynes. Ce fut donc sur ses » propres pensées qu'il fit des corrections, plutôt que sur les paroles du » Traducteur Latin, à qui il rendit le témoignage d'avoir été fidelle et » scrupuleux, jusqu'à s'efforcer de rendre le sens de l'Auteur mot pour » mot. » (Baillet, II, 214-215.)

On trouve reliés en un seul volume, bien qu'avec une pagination diffé- rente, les deilx ouvrages suivants :

i° Renati Des Cartes Specimina Philosophiar : seu Dissertatio de Me- thodo rectè rcgendce rationis, et veritatis in scientiis investigandœ ; Diop-

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