le renvoyeray que quand vous l’ordonnerés et qu’après en avoir fait tenir une copie. » (Lettres de Jean Chapelain, Paris, Impr. Nat., 1880, t. I, p. 153-154). — La version française, donnée par Clerselier (lettre C bis du t. I) n’est certainement pas de Descartes. Si d’ailleurs celui-ci avait choisi la langue latine, c’était sans doute pour se conformer à l’usage, dans le cas où Balzac aurait désiré mettre cette défense en tête d’une réédition de ses Lettres, comme il fit, par exemple (8e édition), pour une autre apologie demandée à son vieux maître, Nicolas Bourbon. Ce fut, au reste, pour ce dernier une source d’ennuis, et Descartes dut, au moins, ne pas insister pour l’impression de sa lettre. (Voir Émile Roy, thèse latine p. 39-40.)
Cette lettre datée, dans Clerselier, « à Monsieur Ferrier, d’Amsterdam, le 18 juin 1626 (sic) », doit avoir été écrite en réalité de Franeker, en Frise, où l’album des étudiants de l’Université porte le nom de Descartes inscrit sous la date du 16 avril 1629. D’après Baillet (t. I, p. 205), après être disparu pendant l’hiver de 1628-1629, Descartes, en arrivant en Hollande au printemps, étoit allé droit à Dordrecht [ou Dort] voir le sieur Beeckman comme un ancien amy. » Mais il cachait encore soigneusement sa résidence.
Monſieur,
Depuis que ie vous ay quitté, iay beaucoup appris touchant nos verres, en ſorte qu’il y a moyen de faire quelque choſe qui paſſe ce qui a iamais eſté veu ; et le tout ſemble ſi facile à executer, & eſt ſi certain, 5 que ie ne doute quaſi plus de ce qui depend de la main, comme ie faiſois auparauant. Mais c’eſt vne choſe que ie ne ſçaurois écrire ; car il arriue mille rencontres en trauaillant qui ne ſe peuuent preuoir