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RÉVÉLATION.

répondit Georgina, en relevant sa tête languissante, comme si elle eût dit : Parlez ! Mais vous me jugez assez malade, peut-être, pour me reconcilier avec tout le monde. Non, je ne suis pas faible… Le chagrin de Sophie m’occupe, en vérité ; l’espoir de faire du bien, cela ranime ! nous lui en ferons, n’est-ce pas ? ma tante. Si le maître de son Charles m’a fait du mal, ce n’est pas une raison de punir la pauvre Sophie en lui ôtant ses amours ; une fille si fidèle, ce serait un meurtre ! n’est-ce pas ma tante… Oh ! je ne suis pas faible, dit-elle en s’inclinant sur l’épaule de sa vieille amie, avec toutes les séductions d’une enfant malade et adorée.

Il y avait tant de questions dans le regard qu’elle levait sur elle, et il brûlait de tant d’éclat dans l’ombre, qu’il fallut lui