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SARAH

ché. Le dernier mot de M. Primrose s’était arrêté sur les lèvres d’Edwin, et, quand il eut la force de parler, il dit en soupirant :

« Mon père, elle ressemblait donc à Sarah ?

— Ne la comparez à personne, répondit-il. »

Edwin n’osa poursuivre. M. Primrose se tut lui-même quelques instans ; puis il ajouta : « Nos familles étaient unies ; nos fortunes étaient égales ; notre union combla les vœux de ses parens et des miens : c’est ainsi que le mariage est approuvé du monde et de Dieu, mon fils. Le vôtre est arrêté dès long-temps. C’est dans la famille de notre mère ; c’est en Angleterre, où bientôt nous passerons ensemble, que vous trouverez l’aimable fille qui vous est destinée par cette famille qui comme moi pleure encore Jenny, et qui brûle de la revoir en vous. Mais connaissez aussi toute la