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SARAH.

— Qu’en a-t-on fait, s’écria l’enfant effrayé ?

— Vous le saurez un jour, ajouta M. Primrose, en essayant un ton plus calme. Un jour, Edwin, vous sentirez le mal que m’a fait votre prière. Je n’y puis répondre aujourd’hui ; ne la renouvelez jamais. Que votre enfance ne soit troublée d’aucun nuage : soyez heureux, mon fils, par ma tendresse infinie, et par l’amitié de Sarah. Il n’est pas temps que vous connaissiez la douleur ; votre âge ne lui appartient pas encore. »

Après avoir embrassé son fils d’un air profondément touché, il s’éloigna. Les enfans n’osèrent le suivre, et se perdirent en mille petits raisonnemens qu’ils conclurent par la résolution d’obéir, en gardant avec soin le silence qui leur était ordonné.

Le temps affaiblit l’impression de cette journée ; les jeux revinrent,