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ADRIENNE.

et redire d’une voix qui fait peur et pitié : Andréa ! comme s’il criait à ceux qu’il aima qu’il les attend encore.

Autrefois c’était toujours Adrienne qui parvenait à lui faire abandonner cette roche dangereuse, où nul autre qu’elle n’a jamais osé le suivre depuis. Après cet égarement passager de sa raison, il tombe dans un profond assoupissement, dont il se réveille, sans se rappeler peut-être ce qui l’a causé ; alors il redevient, doux et paisible jusqu’au premier orage qui le bouleverse de nouveau. Les parens de Géorgie, dont il est adoré, lui laissent une liberté qui convient à son caractère ; il s’en éloigne peu, et revient toujours le premier vers la petite Géorgie, dont l’amitié, plus timide, s’augmente à mesure qu’elle apprend à la cacher. Cette tristesse qui voile son front, sa rougeur quand il lui parle, et le tremblement de sa voix