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ADRIENNE.

embrassez-moi, et soyez unis toute la vie, comme je vous unis en ce moment. »

— Il ne faut pas être triste, Andréa, lui dit Géorgie en passant son bras autour du sien ; il faut répondre comme j’ai répondu hier lorsqu’on m’a commandé de t’aimer ; j’ai dit que je t’aimerais : fais de même, et sois mon frère »

À ce nom de frère, Andréa pleura, mais il ne répondit pas.

— Non, reprit Adrienne en devinant sa pensée, appelle-le toujours ton ami ; tu lui donneras un jour un nom plus tendre encore ; un jour Andréa sera ton époux, et c’est votre mariage… »

— Que dis-tu ! s’écria-t-il avec effroi, le mariage ! ce mot odieux qui faisait frémir Arthur, et qu’il voulait oublier. »

— Oublier ! s’écria vivement Adrienne, en pâlissant. Ma sœur ! ô ma sœur ! avez-vous entendu ?… »