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ADRIENNE.

L’héritage de son vieux parent ; des esclaves nombreux et une habitation immense, confiés à leurs soins, ne laissèrent aucun doute du retour de son frère, parti, non pour l’Écosse, ainsi que l’espérait Nelly, mais sur un navire destiné pour les États-Unis de l’Angleterre.

Clémentine, après quelques jours consacrés aux larmes, voulut emmener avec elle sa sœur et Andréa. Rien n’y put résoudre Adrienne dont la douleur, plus calme en apparence, s’alimentait en secret du souvenir plus récent d’Arthur.

« Si je quitte cette île, disait-elle à sa sœur, je croirais le quitter à mon tour, et je mourrais plus vite, car il est encore partout où je l’ai vu. Là-haut, ma sœur, dans les arbres de la montagne ; autour de notre maison ; dans les savannes qu’il parcourait pour moi…, pour me chercher…, pour me voir. Regardez, Clémentine, il y est encore ! il y sera jusqu’au mo-