Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
ADRIENNE.

Clémentine baissa les yeux, après les avoir tournés vers le ciel.

« Et moi, Madame, croyez-vous que je l’aime ? ajouta-t-il du ton de l’égarement. N’appréciez-vous pas la preuve que je vous donne ? l’espoir que je lui laisse, le lien tendre et précieux qui va nous unir quoique absens, le don que je lui fais de mon cher Andréa !… »

Sa voix étouffée s’éteignit dans son sein, et ils se séparèrent pour se revoir à l’aurore, mais à l’insu d’Adrienne plongée dans un état à ne plus rien comprendre de ce qui se passait autour d’elle.

La nouvelle du départ de Victor se répandit bientôt, et consterna ceux qui avaient prédit leur union. Cependant Clémentine, plus maîtresse que sa sœur de composer ses réponses aux demandes de leurs amis, laissa croire que cette absence serait de peu de durée. La vue du petit Andréa, l’idole d’Arthur, confirma ce discours.