Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
ADRIENNE.

pleins de pleurs sur ce tableau dont il ne peut s'arracher.

« Embrassez Adrienne, dit-il enfin, comme s’il commandait aux autres et à lui-même. Embrassez-la vite, Andréa ; il faut lui dire adieu.

— Pardon, pardon ! Arthur, s’écrie l’enfant, en s’agenouillant devant lui. Faites-moi dire autre chose : oh ! ne me faites pas peur ! »

Et ses cris recommencèrent avec mille tendres promesses d’être soumis à l’avenir. Arthur essayait vainement de l’entraîner ; affaibli par l’émotion qui vient d’abattre ses sens, il ne peut plus résister à cette lutte vraiment terrible ; car les forces d’Andréa, qui l’enchaîne de ses bras, surpassent les forces d’un enfant.

« Eh bien ! écoute, Andréa, mon enfant… mon frère ! écoute ; car tu me fais pitié, pauvre Andréa ! écoute, et réponds-moi sans contrainte. Je pars demain ; le ciel sait qu’il faut que