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ADRIENNE.

qu’ils y retournent, ceux qui l’empêchent de rire et de chanter comme autrefois ; je voudrais déjà qu’ils fussent bien loin !

— Il se pourrait qu’ils ne partissent pas tous, dit Clémentine en regardant sa sœur d’un air de confiance.

— Comment ! repartit-elle avec vivacité, instruisez-moi ; c’est donc vrai, ce que l’on dit ? — Quoi ? — qu’elle va se marier… au bel Arthur. — Et si cela était, répondit Clémentine en riant à son tour ? — J’en serais très-joyeuse, dit Nelly d’un air boudeur, je danserais à ce mariage avec mon riche prétendu, plus riche, oh ! beaucoup plus qu’Arthur, et qui vient de m’apporter ce bouquet. Je le trouve fort beau, » continua-t-elle, en le broyant dans ses mains sans s’en apercevoir.

Le jeune prétendu, mécontent du sort de son bouquet, touché d’ailleurs de l’embarras où elle jetait Adrienne,