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ADRIENNE.

rêvant à cette réponse, ne voulut ou n’osa pas le suivre.

L’apparition d’Andréa fit tressaillir Adrienne. Elle n’était point préparée à le voir, car elle en fuyait l’occasion depuis long-temps. Elle fut si peu maîtresse de cette impression, qu’elle lui tendit les mains en pâlissant, et qu’elle le baigna de ses larmes.

« Viens-tu me dire adieu ? » lui demanda-t-elle d’un ton triste. L’enfant, surpris de ce mot, la regardait sans répondre. « Oui, c’est un adieu que tu m’apportes, poursuivit-elle en s’efforçant de sourire. Eh bien ! adieu, petit Andréa, et pour toi… et pour celui qui t’emmène.

— Non ! s’écria-t-il vivement, je viens te dire bonjour. Réponds-moi bonjour, et jamais adieu.

— En effet, ce mot est difficile ; il fait du mal, Andréa !

— Oui, dit-il, on pleure quand on l’entend.