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ADRIENNE.

à-coup leur éclat ; l’immobilité de son regard semblait dire à ceux qui l’observaient, qu’il avait quitté notre île par la pensée ; et que sa pensée retrouvait quelqu’objet qu’il s’était vainement efforcé de fuir. Andréa le suivait partout. Nos jeunes et riches créoles essayaient d’attirer l’enfant près d’elles, pour s’attirer peut-être l’attention d’Arthur ; mais ces aimables ruses, loin de le flatter, faisaient naître quelquefois sur sa bouche un léger sourire de dédain, et l’enfant, plus ombrageux encore, restait silencieux auprès de son frère, qu’il ne quittait jamais. Il y était en vain poursuivi par les plus gaies et les plus audacieuses ; cet inflexible enfant détournait sa figure de leurs baisers, et refusait froidement tous les présens qu’elles lui offraient pour s’en faire aimer. »

Adrienne revint à cette époque de l’île des Vierges, où elle était allée voir sa sœur aînée, s’y était mariée