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SARAH.

pensées bien différentes, lorsqu’Edwin entra précipitamment dans la chambre de son père, qui ne s’était pas couché de la nuit. Edwin, dont l’ame était de nouveau bouleversée par un orage terrible, s’arrêta devant son père, qui le regardait avec frayeur, et n’osait lui demander la cause du renversement de ses traits.

« Enfin, lui dit-il, en rassemblant ses forces, que se passe-t-il encore ? répondez, Edwin, quelle nouvelle ?

— Oh ! affreuse nouvelle, répondit Edwin, dont tout le corps tremblait en parlant ; Sarah ! mon père, Sarah !…

— Eh bien, Sarah ! où est Sarah ?

— Vendue ! vendue pour nous ! esclave ! et perdue à jamais pour moi !

— Mon fils ! dit M. Primrose, en pâlissant, ménagez-moi ! dites que