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SARAH.

avait sauvé, et de son pauvre Arsène absent, exposé peut-être, le jour même, aux mêmes dangers pour elle. Plusieurs fois, dans la nuit, elle se leva pour interroger les nègres qui veillaient avec leur maître ; tous lui dirent que l’étranger dormait tranquillement.

Le lendemain, M. Primrose reçut les témoignages de reconnaissance de celui qu’il avait secouru : la civilité de ses manières, son air noble et sérieux, doubla sa joie d’avoir pu lui être utile.

« J’ai cru voir une femme dans ceux qui m’entouraient hier, dit l’étranger ? — Oui, oui, cria le petit nègre, du coin où on l’avoit couché, et belle comme un doux zombi. » Les nègres, qui l’entendirent, lui gardèrent toujours ce nom.

« C’est une jeune fille, répondit M. Primrose, qui la première, avait entendu des plaintes.