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SARAH.

« Ne fuis pas, Sarah, lui dit-il, tu vois bien que c’est moi qui obéis à mon père. Je te pardonne de m’avoir quitté l’autre jour ; tu as dû bien souffrir ! Mon père, s’écria-t-il, ordonnez-lui donc de me dire adieu.

— Adieu, Edwin ! répondit-elle d’une voix faible. » Ses yeux, qui se couvrirent d’un nuage, ne retrouvèrent plus Edwin sur la montagne, quand ils se rouvrirent pour le revoir encore. Appuyée contre la fenêtre, comme une jeune liane qui cherche un appui, elle ne bougeait plus. Toute son ame avait cédé sous le coup qui l’accablait. Edwin était déjà pour elle dans l’éloignement, sur les mers, en Europe. « Voilà donc, dit-elle, comme ils ont emmené mon père ! Arsène, tu me l’as bien raconté. Voyez, ma mère, voyez ! n’est-ce pas ainsi que vous étiez alors ? n’est-ce pas cette dou-