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MARIE.

Un froid sec, un ciel épuré que le soleil égayait d’un souvenir, rendirent leur marche facile. On lisait sur le front du vieillard qu’il allait au-devant du bonheur. Les rayons blancs du soleil de l’hiver tombaient sur ses cheveux, et rendaient leur blancheur plus éclatante. Il guidait de l’œil son jeune compagnon, qui, souvent distrait, veillait sur le troupeau ; mais il avait beau cheminer, ce n’était pas le bonheur qu’il voyait devant lui !

Ils s’arrêtèrent la nuit dans une riche ferme, dont le vieux pasteur connaissait le maître ; et, au point du jour, ils se remirent en chemin. Olivier s’efforçait de vaincre sa tristesse, pour répondre aux discours du vieillard qui s’égayait à mesure qu’il approchait du but de son voyage.

« Les chemins coupés que je t’ai fait prendre, dit-il enfin, en atteignant le sommet d’une montagne, ont abrégé la route. J’ai tant de fois parcouru ces belles campa-