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MARIE.

L’auréole qui te couronne
Attire et repose les yeux ;
Le doux éclat qui l’environne
Est l’aimant d’un cœur malheureux.

Ruisselet, dont l’eau calme et pure
Parle tout bas au voyageur,
Le bruit égal de ton murmure
Est moins égal que son humeur :
Ton onde ranime en sa course
Le tremble et le frêle roseau ;
Ainsi, sa belle âme est la source,
Chaque jour, d’un bienfait nouveau.

Et vous qui gémissez encore
Du doux gémissement des bois,
Triste écho, votre voix sonore
Est moins sonore que sa voix !
Si vous plaignez ma rêverie,
Répétez l’accent du malheur ;
Rendez-moi le nom de Marie,
Et soyez l’écho de mon cœur !


L’écho le redit et le promena long-temps ; il était perdu dans l’air, qu’Olivier l’écoutait encore… puis, comme sortant d’un songe, il se retrouva seul, et s’éloigna.