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LUCETTE.

ser, et Rose resta la dernière assise. Il la contemplait d’un air aussi attendri que la veille, quand elle souffrait. Pourtant elle ne souffrait plus ; cette journée de repos l’avait guérie. Il la regarda marcher long-temps pour s’en convaincre, et regagna promptement l’autre bout du hameau, ne pouvant se persuader que le temps ne fût pas à l’orage, ayant tourné sitôt vers la nuit.

— C’est demain fête ! adieu les récits du pâtre et le repos au bord de la fontaine ! C’est à quoi Rose songea quelques jours après. — C’est demain fête ! qu’elle sera belle ! Alexis m’y conduira. — C’est à quoi songea Lucette. Oh ! comme elle était empressée de revêtir les atours qui l’avaient tant gênée l’autre fête ! que sa ceinture fut nouée avec soin ! quelle grâce avait ce petit chapeau sur son front, riant et un peu fier !… Les mêmes ha-