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LUCETTE.

Isidore vit bien que l’ouvrage de Lucette irait vite, car Alexis l’aidait. Celui de Rose languissait, et Isidore brûlait de l’avancer. Il donna d’abord un conseil, puis il prépara des joncs, puis il travailla pour elle, et lui fit tresser le plus joli panier du monde. Voyez, mon frère, comme il travaille, s’écria Rose enchantée. — Il faut bien que j’apprenne beaucoup de choses, dit modestement Isidore, car je suis orphelin ; mais Dieu, qui aide les orphelins, m’a fait trouver de bons maîtres, qui m’instruisent à garder, à soigner nos troupeaux. Grâces à leurs conseils, je connais déjà les maladies et les herbes propres à guérir les moutons et les chèvres.

Lucette, à ces mots, se ressouvint encore de la chanson de sa mère, et dit : Il faut chanter ! Alexis poussa un cri de joie à l’idée de l’entendre. Elle