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MARIE.

dresse ! — et ses larmes tombaient sur les mains de Marie.

« Est-ce que je pleure, dit-elle avec sa douceur angélique ? Eh bien ! laisse-moi pleurer devant toi, non pour te punir des larmes de l’absence, mais pour en effacer l’empreinte brûlante. La vois-tu sur mes joues, cette chère et cruelle empreinte ? Les larmes du retour, Olivier, ont une douce fraîcheur ; elles calment la fièvre… laisse-moi pleurer !

« Mon amie ! veux-tu voir mon père ? veux-tu voir celui qui m’a conduit vers toi ? »

« Ton père ! reprit-elle en rappelant ses idées ; tu n’en avais plus autrefois… M’as-tu trompée ou me suis-je trompée ? Sait-il que je ne suis qu’une bergère, et vient-il aussi pour s’en aller ?… »

« Crois à mon amour, Marie, il est vrai comme toi-même ! Confie-toi au respect que ta vertu, que ta bonté m’inspirent. Tu sauras tout, ma bien-aimée ; mais veux-tu