Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 1, 1821.pdf/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
MARIE.

qu’avait aimé Marie ; il se baissa vers lui pour lui rendre les caresses qu’il semblait lui faire ; et le mouton retourna vivement dans cette cabane où le suivit son maître. Oh ! qu’il fit bien de l’y suivre ! Marie, assise la tête baissée sur son sein, le front voilé de ses beaux cheveux, s’offrit aux yeux d’Olivier ; une douce pâleur couvrait son charmant visage : elle semblait dormir. C’était l’ange de la douleur. Mais si rien n’était plus triste que son repos, rien ne fut plus touchant que son réveil.

« Olivier ! dit-elle en le voyant à genoux, et en fixant sur lui ses regards enchantés, Olivier ! c’est toi !… »

« Marie ! ma douce maîtresse, je suis près de vous ; mon cœur m’y ramène. Oh ! reconnaissez-moi ! »

Et la jeune bergère pencha sa tête sur le cœur d’Olivier pour y cacher ses larmes.

« Plus de larmes ! lui dit-il avec ten-