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PRIÈRES.


Un enfant ne sait pas comme la vie est grande,
Et longue ! et froide ! et sourde à ses cris superflus ;
Quelle terreur attend ses pas irrésolus ;
Ce qu’il donne d’amour avant qu’on le lui rende !
Un enfant ne sait pas comme la vie est grande :
Si mon père vivait, je ne le saurais plus !

Vous ne laisseriez pas votre enfant dans la foule,
Vos bras m’enfermeraient : vos bras étaient si doux !
Et le sommeil aussi ; car on dort avec vous,
Mon père ! et sans sommeil toute ma nuit s’écoule :
Vous ne laisseriez pas votre enfant dans la foule,
Ni longtemps, ni tout seul, votre enfant à genoux !

Sous mon pauvre oreiller j’ai caché vos prières ;
Ce livre vous parlait : je l’ouvre quand j’ai peur ;
Vos mains l’ont tant tenu qu’il est chaud sur mon cœur ;
C’est comme une aile d’ange entre eux et mes paupières :
Sous mon pauvre oreiller j’ai caché vos prières,
Et je les apprendrai pour plaire au Créateur !