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Ce qui prouve qu’il connaissait son défaut et qu’il en avait honte.

Lorsqu’il vit son papa et le propriétaire du jardin se promenant à l’écart, Adolphe se glissa dans la serre et s’empara de quelques-uns des fruits qu’il convoitait.

En agissant de la sorte, l’enfant ne commettait pas seulement un acte de gourmandise, il se rendait coupable d’un larcin et d’un abus de confiance.

À peine eut-il croqué une de ces prétendues cerises, qu’il la rejeta avec dégoût tellement elle était désagréable : une chaleur dévorante lui brûla bientôt les gencives et les lèvres ; des crampes terribles lui déchirèrent l’estomac.

Le gourmand venait de manger un des fruits du joli bois, autrement appelé bois gentil, qui recèlent un poison des plus violents.

Un médecin fut aussitôt appelé ; il soigna le gourmand et lui sauva la vie.

Les parents d’Adolphe, affligés de cet accident fâcheux et rougissant de la conduite de leur fils, n’osèrent plus retourner chez leur ami, le propriétaire du beau jardin.

On dit que le petit garçon s’est corrigé de son funeste penchant : Espérons-le pour lui et pour les siens.