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RÉFLEXIONS

SUR LES

CHANSONS DES RUES ET DES BOIS.

Deux sortes d’appréciations se sont produites jusqu’ici sur l’œuvre récente du génie le plus merveilleux en transformations, du Protée lyrique de noire temps : les unes, accompagnant des extraits donnés par les journaux, appartiennent au genre fâcheux de l’admiration banale ; d’autres relèvent, hélas ! de la malveillance systématique. Quand donc la critique quotidienne cessera-t-elle d’osciller entre ces deux pôles : la com plaisance et le dénigrement ? Extrême et irréfléchie dans ses adhésions, ou bien intempérante et violente dans ses censures, que de mal elle a fait au goût et à la vérité !

Ce livre me semble des plus complexes, quoique obéissant en apparence à une inspiration unique. J’y ressaisis la note amoureuse, grave et recueillie, des Voix intérieures et des Chants du crépuscule ; quelques pièces au rhythme capricieusement écourté me ramènent aux plus ingénieuses ballades ; tout un