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dans l’évocation d’Hélène ; le rêve des dieux inconnus et de l’éternel Féminin ; œuvre immense qui traverse le Paganisme, le Moyen Age, la Renaissance, le scepticisme voltairien, le panthéisme germanique ; épopée religieuse qui va d’Hésiode à Hégel ; troisième œuvre cyclique de l’humanité.

Nous ne regrettons pas d’avoir insisté sur cette partie très-importante de l’ouvrage de Victor Hugo. Une revue littéraire des siècles faite par un tel homme avait de quoi provoquer l’admiration par ce qu’elle contient, la discussion par ce qu’elle omet ; de plus, ces choix et ces exclusions contribuent à élucider l’Esthétique.définitive de Victor Hugo. De son Panthéon l’on peut conclure quel sera son Symbole. Car cette préférence accordée au Sublime sur le Beau, et seulement à un certain genre de Sublime, ne peut s’expliquer que par des théories qui ont leur grandeur et leur vérité, mais qui ont aussi par moment leur étroitesse et leur péril.

V

On a vu quels génies l’Esthétique de Victor Hugo reconnaissait pour maîtres et modèles de l’Art, et quel était àtraverssiècles son invariable critérium, la présence ou le défaut d infini. Ses exigences ne s’arrêtent pas là. Mais dans son principe essentiel elle est indépendante