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objets étaient en effet peu dignes de leur convoitise. Pour moi c’était la chaleur, c’était la vie.

Plus fort que la plupart de mes camarades, je marchais en tête du triste cortège, songeant au moyen de m’évader à la première occasion. Car j’avais cru comprendre qu’on nous conduisait en Sibérie, ou plutôt, qu’on voulait nous faire mourir de froid, de faim et de fatigue.

Cela ne faisait nullement mon affaire. C’était la liberté, c’était la patrie qu’il me fallait, et tous les Russes ensemble, si Dieu exauçait mes vœux, ne sauraient me réduire en captivité.