PRÉFACE
épondant à une observation que ne manqueront pas de me faire plusieurs lecteurs, je commence par déclarer que, pour écrire cette vie populaire de Napoléon Ier, je n’ai pas suivi le chemin battu par d’innombrables devanciers, tous, je l’avoue humblement, plus savants que moi.
Ainsi, au lieu de prendre le fameux guerrier à son berceau, je le montre tout-à-coup pendant la terrible guerre de Russie, c’est-à-dire au moment où, entraîné par la fatalité, pour me servir de ses propres termes, il commence à marcher à grands pas vers la ruine de toutes ses espérances.
Après cela, nous le retrouverons bien. Malgré ses revers, sa chute et ses fautes, il reste toujours trop grand pour qu’on le perde de vue.
Grâce à ce système, je pourrai aussi indiquer les sources auxquelles j’ai puisé ; je pourrai surtout faire le portrait d’un vieux soldat de l’empire, d’un bon vieillard qui a étudié les grandes guerres du plus fameux capitaine du monde ailleurs qu’au coin du feu.