Page:Depasse - Léon Gambetta, 1883.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Citoyens… Attendu que la patrie est en danger ; attendu que tout le temps nécessaire a été donné à la représentation nationale pour prononcer la déchéance ; attendu que nous sommes et que nous constituons le pouvoir régulier, issu du suffrage universel, nous déclarons que Louis-Napoléon Bonaparte et sa dynastie ont à jamais cessé de régner sur la France. »

Quelques moments après, MM. Jules Favre, Picard, Jules Ferry, Jules Simon, Kératry, Gambetta, se rendaient à l’Hôtel de Ville, les uns par la rive gauche, les autres par la rive droite, accompagnés d’une foule immense et entourés de gardes nationaux portant des bouquets de fleurs à leurs fusils.

Le gouvernement nouveau, le soir du 4 septembre, était fondé pour longtemps, mais de quelque côté qu’il tournât les yeux, aussi loin que sa vue pouvait s’étendre, il n’apercevait que l’immensité des abîmes. Posé comme sur un roc abrupt au milieu des flots déchaînés, il élevait dans sa main au-dessus du déluge le drapeau de la France et la lampe vacillante des libertés futures. Si le gouvernement de l’Hôtel de Ville avait cédé alors aux propositions qui