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gueux de la passion oratoire, cette pensée demeure permanente. C’est le fond du fond de Gambetta, la base immobile où tout s’appuie, l’idée unique où tout converge. Il faut que la démocratie se prépare au gouvernement de la France. L’empire n’a plus que des dehors, bulle vide aux couleurs irisées, qu’un souffle brisera. Lequel ? on ne sait, n’importe lequel ; ce qu’il y a de certain, c’est que l’empire ne tient plus. M. Gambetta paraît avoir sondé le creux de la situation avec une précision que les autres n’ont pas eue au même degré. Aussi en parle-t-il d’un ton de certitude absolue. Déjà il dit : notre gouvernement. Et dès lors, suivant une de ses expressions caractéristiques, il prépare « l’installation de la démocratie aux affaires, » avec le sans-gêne d’un architecte qui, le plan sous les yeux, classe les divers services d’une habitation où l’on doit entrer prochainement.

Peu de jours après le banquet de la jeunesse, M. Gambetta rendait pour la première fois compte de son mandat à ses électeurs de Belleville. Il leur disait que la démocratie devait se préparer à donner à la France un gouvernement correct et fort. Par quels moyens ? Par l’union,