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terre de ce monde. Cette forme géométrique, si nettement arrêtée dans ses lignes, est bien l’enveloppe naturelle, sincère, loyale et adéquate d’un esprit fortement nourri de doctrine. Mais cette nature est riche et diverse, pareille à certaines saisons de l’année ou à certaines régions de notre planète : il suffit d’écarter un peu la neige pour y trouver des fleurs odoriférantes et de monter ou de descendre de quelques degrés pour changer de climat. L’œil s’anime, la lèvre s’épanouit, l’esprit souffle tiède et charmant, c’est le zéphire que nous voulions dire : il a dépouillé toute son âpreté d’aquilon et il porte sur ses ailes le rire léger, sans fiel, qui vibrait naguère aux feuilles harmonieuses des mûriers de l’Attique.

Nous ne faisons pas de comparaisons autres des hommes très différents et des caractères très dissemblables ; mais quand nous nous rappelons cette large envergure du génie de Gambetta, cette admirable bonhomie dans la force, qui lui permettait de se faire tout à tous et de passer d’une assemblée populaire où tous les cœurs avaient sympathisé avec le sien, dans une de ces premières loges de la politique où le problème devenait tout autre, où