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le livre de désir

sœurs à dix-huit ans, nous interprétaient avec bien de la mesure les chants les plus passionnés.


Que de fois j’accompagnai des jeunes femmes à leur visite de l’Ecole !… De suite, on leur montrait le portrait de chaque pensionnaire, suspendu aux murs de la Salle commune.

Elles s’étonnaient à la vue d’une table qui n’était pas desservie : rien ne valait leur frémissement à traverser ce réfectoire. Mais, avec de jolis rires elles cherchaient les images d’un musicien, d’un peintre. Et, si la toile était haut placée, elles suppliaient qu’on la leur descende. Elles rêvaient la gloire sur de jeunes visages, elles se livraient en sécurité, à tout un jeu d’admiration, à une gracile comédie qui vaut bien l’amour.

Je cherchai à évoquer autour de Jean ce divertissement qui promène l’esprit