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le livre de désir

landes, recoins ombreux où, sur la pente d’un val, les forêts ne semblent qu’un long repos laissé par la méditation… Comme à l’entour du moindre geste, l’espace aussitôt s’organise ! Ces retraites où l’homme séjourne, se fondent à l’univers par une telle douceur que toute sauvagerie s’en efface. Poussin y peignait l’heureuse éducation de Jupiter, Narcisse étendu près de l’onde où il se mire et la Nymphe Écho redisant ses chansons. Mieux que Dorietta, d’aussi simples échanges combinent à l’air léger la politesse humaine. Sur la contrée, la vie flotte aisément. Elle n’est que de la belle tenue. Et, après tout, s’il s’agit de mourir, la nudité des murs, dans l’ombre, nous prépare en paix au caveau.


Poussin veilli ne suivait même plus jusqu’au Ponte Molle la rive du Tibre