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le livre de désir

Jean l’avait trop conduite, elle demandait qu’il s’expliquât. Les sphynx roses du portique égyptien surtout, dans le parc de la Villa, lui déplaisaient.

« Vous ne vous êtes pas promenée, lui répondait Jean, sur d’assez nombreux jardins… J’en connais un, près Paris, dont le nom peut vous plaire : Bagatelle. En lisière du bois, ses terrasses dominent la plaine comme des rives leur étang. On s’y accoude en paix aux mêmes monstres qui portent, cette fois, des amours enfantins. »

Mais il n’avouait pas le Degré de Versailles, où il savait en perspective la statue d’Ariane délaissée, qui penche la tête sur son bras. — Ainsi, quand il attirait Dorietta, Jean réservait toujours une image plus profonde, l’y promenait, et confondait son ignorance avec la légende, jusqu’à maîtriser l’inconnu…