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mais le pouvait devenir, l’an prochain, d’une courtisane, fantaisie qui laissait agréablement voleter leur amour sur ce qu’il faut toujours admettre d’instinctif… Pour moi, il m’enchantait que, derrière Jean si singulièrement placé sur l’inconnu, je puisse imaginer l’ombre de ce beau Gianetto Doria, dont les yeux noirs et le nom me rappelaient Dorietta ; la chevelure bouclée, au portrait qu’en a laissé le Bronzino, le visage de Byron. Elle gardait peut-être, sur les rives du Tibre, l’assurance de ces aventuriers, leur goût de vivre et de vaincre.

Ce fut, m’a dit Jean, aux Lanzi de Florence, que pour la première fois, je causai avec elle, librement. »

Ils s’étaient assis dans la Loggia, sur le banc de pierre qui court au long du mur, derrière le groupe violent de la