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le livre de désir

Un peu de bien-être où Jean se détendait, lui permettait de croire qu’il touchait enfin la vérité. Mais aussi, quel dégoût d’avoir à trouver bon le repos ?


I


Jean se défendait du désir et du rêve… surtout, les soirs, quand l’asphalte des quais est chaud. Les navires ont baissé leurs voiles. Et une lourde humidité porte la nonchalance des arrimeurs un peu débraillés. De rares bruits s’étalent ou se dégradent. Les pas se font plus larges, plus lents, et le temps les pénètre, s’installe.

Qu’il fait chaud, traverser la chaleur !… Nous ne sentons que notre insertion dans la masse des choses, rien ne nous est épargné de ce qu’il