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le livre de désir

seulement sourire de Dorietta, mais l’obscure abondance de plaisir qui erre sous le passage des nues… Jean y discernait avec angoisse, cette aptitude au secret qui devance l’amour, une douceur où se complaisent les sentimentaux et les épris de la chair, parce qu’elle étreint l’âme et soumet notre corps.

Jean voulut cacher son visage, presque le meurtrir. Et il eut un geste qui vaut celui des femmes en deuil lorsqu’elles abaissent sur leurs yeux des voiles épais. Il étendit les bras sur son lit. Et, d’une main tenant l’autre, il déposait son front entre les coussins, pour qu’il se sente appuyé, soutenu…


Mais la nuit ne nous laisse jamais seul… Sur la campagne, elle pénètre jusqu’aux arbres et les enveloppe comme la mélancolie unifie nos atti-