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tion gastro-intestinale. D’après ce médecin, le praticien ne devait pas prendre pour guide prédominant, dans le choix de ses médications, la force ou la faiblesse apparente et générale du malade, mais l’état réel des organes affectés.

En examinant les principes de cette nouvelle doctrine, il est aisé de comprendre que, toutes les maladies ayant pour point de départ une phlegmasie, et que ne devant pas tenir compte de l’état du malade pour le traiter, on devait employer la saignée comme le principal moyen thérapeutique. Cette doctrine, que le génie du célèbre médecin de Saint-Malo avait enfantée, et qui, au premier abord, paraissait rationnelle, se propagea rapidement. Au bout de quelques années, elle fut connue et suivie dans presque toute l’Europe. En France, elle trouva des contradicteurs sérieux, parmi lesquels on peut citer l’École de Montpellier, qui démontra ce que la doctrine de Broussais avait d’exagéré et à quels effets fâcheux elle pouvait conduire. Cependant, malgré la lutte qui s’engagea entre les partisans de la doctrine physiologique et ceux de l’École de Montpellier ; malgré la victoire de ces derniers, beaucoup de médecins, confiants encore aux préceptes du célèbre Broussais, prônèrent et prônent encore aujourd’hui les bons effets des émissions sanguines dans toutes les maladies.

De nos jours, et depuis quelque années surtout, on est bien revenu de l’erreur commise par Broussais, et on ne trouve plus aujourd’hui de ces adeptes acharnés exclusivement à la doctrine physiologique. La question des saignées abusives est presque résolue en médecine humaine,