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Depuis la plus haute antiquité, cette opération s’est transmise au sein des générations des peuples de tous les pays, et partout elle a été la source de bien des abus, de beaucoup d’erreurs. Pouvait-il en être autrement ? Évidemment non. Il n’y a pas encore très longtemps que la circulation du sang était inconnue. Or, de nos jours, la marche du fluide sanguin est très nettement démontrée, et les connaissances résultant de ces démonstrations, nous permettent de juger jusqu’à un certain point de l’effet des émissions sanguines. Jadis la circulation était donc encore à démontrer ; les autopsies, les dissections, défendues par les lois, n’avaient pas permis de se rendre compte de l’agencement de tous les vaisseaux du corps ; charpente vasculaire admirable, que la nature toujours bienveillante a si bien disposée pour permettre l’exercice des fonctions servant à l’entretien de la vie. À cette époque, il était donc impossible que l’on fit un usage rationnel de la saignée, car où pratiquer l’émission, si on ne connaît pas la position précise d’un vaisseau, sans s’exposer à léser un organe quelconque, qui pourra être plus ou moins essentiel à la conservation de l’organisme. Comment apprécier l’indication ou la contre-indication de l’opération, si on ne se rend pas un compte exact, de la circulation du sang, de son rôle dans l’économie, de sa composition, etc… ?

Il était donc impossible, comme je le disais ci-dessus, qu’à cette époque reculée, soutirant du corps sans aucune indication son principal élément, on ne commît les plus grossières erreurs. Il a été des époques où l’on saignait les animaux sur tous les points du corps. Les