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a assez d’analogie, par son mode d’action sur l’organisme, avec la saignée de précaution. Je veux parler des setons que beaucoup de gens font placer au printemps, particulièrement sur les solipèdes, dans un but préventif. C’est encore là une coutume à blâmer, car un seton est une saignée de tous les instants. En effet, la matière qui s’écoule du point où le seton a été placé, est du pus qui, par sa composition chimique, se rapproche beaucoup de celle du sang. L’analyse y démontre de la fibrine, de l’albumine, du serum, des matières grasses et des sels, tous éléments semblables à ceux du sang ; donc, ce pus est véritablement du sang, moins le cruor qui manque. Si telle est la composition chimique de la sécrétion purulente provoquée par les setons, nous avions donc raison de dire ci-dessus qu’un seton est une saignée de tous les instants, qui extrait sans cesse de l’économie les matériaux indispensables à la composition organique. Quelques personnes, reconnaissant les fâcheux effets des saignées de précaution, ont recours à l’emploi des setons préservatifs, jugeant comme beaucoup moins pernicieuse l’action de cette sécrétion momentanée sur l’organisme sain. Il est cependant facile de démontrer l’effet que peut produire l’emploi de ces setons de précaution, en consultant sur le nouveau dictionnaire de MM. Bouley et Reynal, page 402, le chiffre exprimant la quantité de pus que fournit journellement un selon. La quantité de matière qui s’écoule dans 24 heures d’un selon ordinaire sur un cheval, est en moyenne de 45 à 50 grammes. Or, si nous multiplions ces chiffres par le nombre de jours que les setons restent en place, on trouve que l’or-