Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

verses, bien des discussions se sont élevées et s’élèvent encore tous les jours, tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire, pour établir sur des bases véritablement rationnelles les indications de la saignée, de la plus haute importance pour le praticien. C’est ce manque de connaissances qui a fait commettre aux anciens les plus graves erreurs dans l’emploi de cette opération, qu’on pratiquait à une certaine époque dans toutes les maladies. Depuis bien longtemps on a cherché à démontrer les effets locaux et généraux des émissions sanguines. On a fait paraître à ce sujet, depuis de nombreuses années, des théories plus ou moins hypothétiques ; on pourrait cependant assurer que dès le jour où les effets physiologiques de la saignée seraient positivement démontrés, on pourrait établir sur des bases rationnelles les indications de cette précieuse opération chirurgicale. Cependant la science a fait et fait tous les jours des progrès qui tendent à nous dévoiler ce qu’une fatale ignorance a longtemps caché à nos yeux ; et aujourd’hui, quoiqu’on ne puisse donner rien de certain sur les indications de la saignée, on a cependant suffisamment observé ses effets, pour qu’on puisse donner, sinon toutes ses indications, et dans toutes les maladies ; du moins les principales, et dans quelques affections bien connues. On définissait autrefois les effets physiologiques de la saignée par les mots suivants : Elle était ou déplétive, ou révulsive, ou dérivative, ou spoliative ou évacuative, et suivant qu’on voulait obtenir tel ou tel effet, on l’employait dans la thérapeutique des différentes maladies. Mais ces expressions surannées ne précisent pas du tout