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LES DEUX FRATERNITÉS

— Oui, c’est comme à l’église, on prie le bon Dieu et sa sainte Mère. Ils ont bien voulu vous guérir, mon enfant chérie, je vous apprendrai à les remercier avec moi.

— Oui, je veux bien, murmura la jeune fille.

Elle referma les yeux et, cette fois, s’endormit d’un calme sommeil.

Dans l’après-midi, Mme de Revals et Mme de Mollens vinrent prendre des nouvelles. Micheline les reçut dans la salle à manger et, après leur avoir appris que le docteur, à moins d’imprudences, répondait de sauver la malade, elle les introduisit dans la chambre où Suzanne, réveillée, essayait de se souvenir de ce qui s’était passé. La jeune fille tourna la tête vers les visiteuses ; un grand frisson la secoua soudain, tandis qu’une expression d’intense souffrance remplissait le regard qu’elle attachait sur Mme de Mollens.

La marquise s’en aperçut et, après avoir dit à la jeune malade quelques mots affectueux, elle sortit avec sa cousine et Micheline.

— Ma présence a paru lui être pénible, fit-elle observer. Peut-être lui a-t-elle rappelé cette villa Lætitia où elle a dû beaucoup souffrir.

— Peut-être, madame la marquise. On voit qu’elle a peur de ce Prosper. Elle parle aussi d’un Alexis. Ce doit être le fils de cet homme ?

— Oui, il me semble qu’il s’appelle ainsi. Toujours pas de nouvelles du personnage ?

— Toujours rien, madame. Pourvu qu’il ne