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LES DEUX FRATERNITÉS

Un jeune homme plus petit que lui apparut et s’élança vers lui.

— Eh bien ?

— C’est une femme. Aide-moi à la transporter, nous verrons si elle est encore vivante.

Ils enlevèrent à eux deux la malheureuse, et ce n’était pas un fardeau bien lourd, comme le fit remarquer Louis. Puis ils rentrèrent dans la cour, au milieu de laquelle s’était avancée leur mère.

— Seigneur ! dit-elle en joignant les mains. Portez-la sur mon lit, mes enfants !

Ils rentrèrent tous dans la maison, et les jeunes gens pénétrèrent dans une pièce voisine de la salle à manger, gentille chambre claire et admirablement tenue. Ils déposèrent l’inconnue sur le lit, et leur mère, qui les avait suivis, s’approcha et se pencha vers elle.

Une exclamation de stupeur s’échappa de ses lèvres à la vue du jeune visage rigide éclairé par l’ampoule électrique.

— Comme elle te ressemble, Louis !

— C’est pourtant vrai ! dit le plus jeune des deux frères. Et à vous aussi, par conséquent, maman.

Dominant son saisissement, Micheline se mit en devoir de donner sans tarder ses soins à la malheureuse, tandis que ses fils s’occupaient, dans la pièce voisine, à faire chauffer de l’eau et à préparer le nécessaire dans le cas où l’étrangère vivrait encore.