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LES DEUX FRATERNITÉS

menacer. Mais j’étais forte, j’avais Dieu avec moi…

Et, sa voix frémissante encore d’émotion indignée, elle raconta à sa fidèle amie la scène qui venait de se dérouler.

— Le malheureux hypocrite ! dit tristement Mlle Césarine. Je ne parle pas de ses sentiments à votre égard, ils sont peut-être sincères. Mais son prétendu intérêt pour les ouvriers, ces pauvres gens dont il se sert comme marchepied !… Et cet aplomb de se dire irresponsable des violences commises par eux à son instigation !… Allons, calmez-vous maintenant, ma petite Micheline, oubliez cette pénible scène. Ce triste personnage ne peut vous nuire, et d’ailleurs nous sommes là, nous, vos amis fidèles… Venez, Louis, mon petit Lucien, venez embrasser maman pour la consoler.

— Oh ! oui, parce que le vilain monsieur l’a fait pleurer ! dit Louis en tendant ses petits bras vers sa mère.

Elle le prit, le serra contre elle en murmurant :

— Vous êtes mes trésors… vous êtes le bien-aimé souvenir de mon Cyprien !