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LA PETITE CHANOINESSE

Ainsi donc, en apparence, rien n’était changé dans l’existence de la jeune chanoinesse. Elle s’occupait toujours diligemment de l’intérieur, du bien-être de ses tantes, travaillait pour les pauvres, ornait l’église et, dans ses moments de loisir, dessinait ou faisait de la musique. Dans cet art, elle avait eu pour professeur Mme de Valheuil, et ses dispositions naturelles aidant, elle était devenue remarquable exécutante.

Mme Antoinette aimait à l’entendre jouer des airs anciens, sur un clavecin conservé précieusement à Prexeuil. Élys en possédait un certain nombre, enfermés dans plusieurs minces cahiers reliés en veau fané, sur lesquels étaient frappées les armoiries de Prexeuil. Un soir, en les rangeant, elle s’aperçut que l’un d’eux manquait. Après l’avoir vainement cherché, elle se souvint de l’avoir laissé au Pré-Béni, précisément dans la journée qui avait précédé la mort de Mme de Valheuil. Depuis, le triste événement lui avait fait oublier cette circonstance.

Mme de Prexeuil déclara :

— Eh bien, demain, passe au Pré-Béni pour demander à Rosalie de te le chercher. Il n’y a pas à confondre, puisqu’il est marqué à nos armes, et que ton nom y est inscrit.

— Ou bien je lui en dirai un mot, en sortant