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LA PETITE CHANOINESSE

n’y est plus, c’est une maison fermée pour nous.

Quand sa tante fut sortie de la bibliothèque, Élys reprit son livre, machinalement. Mais sa pensée n’était plus là. Elle retournait vers l’allée de noyers, où, près d’Élys de Valromée, marchait un jeune homme à l’allure élégante et souple, qui parlait d’une voix bien timbrée, singulièrement agréable à l’oreille. Et ce jeune homme avait un beau visage expressif, un sourire d’ironie légère, très captivant, des yeux superbes…

Élys frémit légèrement, et rougit, au souvenir du chaud regard que le sien avait rencontré, à un moment…

Le livre glissa de ses mains, sur la table. Les doigts croisés, elle resta un moment immobile. Élys, la sage, la pieuse Élys rêvait… Mme Antoinette pouvait bien veiller, maintenant ! Toujours, dans sa vie solitaire, la chanoinesse Élys de Valromée emporterait le souvenir des yeux aux vifs reflets orangés qui l’avaient regardée avec tant de chaude admiration… avec de l’amour déjà.

Car Ogier dut se l’avouer, ce soir-là, en réfléchissant : il était positivement amoureux de cette ravissante Élys.

Là, comme cela, en coup de foudre ?… Lui, le sceptique, lui dont ses amis disaient : « Chance-