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LA PETITE CHANOINESSE

rés de la plus pure lumière, ces yeux qui révélaient une âme profonde et toute candide encore. Élys, en quelques mots délicats, dit son affection pour Mme de Valheuil, et combien celle-ci était bonne, serviable à tous. L’émotion donnait un plus chaud reflet à son regard, qui se baissait un peu, par moment, sous celui de l’étranger, attentif et charmeur. La rougeur demeurait à son teint, dont le soleil et l’air de la campagne n’avaient pu altérer la blancheur satinée. Elle avançait d’une allure harmonieuse, près d’Ogier qui ralentissait le pas, à mesure qu’approchait l’extrémité de l’avenue… Car il voulait la contempler le plus longtemps possible, cette admirable petite chanoinesse ! Jamais aucune femme au monde ne l’avait intéressé comme celle-là ! Sa rare beauté mise à part, il la devinait tellement différente, par l’âme et par l’éducation, des jeunes filles qu’il avait rencontrées jusqu’ici !

Sa grâce délicate, sa réserve, sa timidité même ajoutaient à cette beauté un charme singulier. Ogier pensait : « Je n’ai rien vu de plus délicieux !… » Et il ralentissait encore, en parlant de Gouxy, des alentours qu’il eût souhaité de mieux connaître…

Élys aimait son petit coin de pays, dont elle n’était jamais sortie, comme elle l’apprit à Ogier,