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LA PETITE CHANOINESSE

impression favorable et lui faire oublier la Libellule, le soleil d’Italie, les yeux tendres de Sari.

« Si au moins la jolie petite chanoinesse était ici », pensait-il en arpentant les étroites allées du jardin. « Je voudrais connaître ses yeux… Peut-être viendra-t-elle ce soir avec sa tante ? »

Mais non, Mme Bathilde était seulement accompagnée d’une servante, quand, vers neuf heures, elle vint prendre sa place dans le salon, pour la veillée funèbre.

Cette fois, elle échangea quelques mots avec Ogier, mais timidement, avec un regard de gêne ou de crainte. Sans être jolie, elle avait une physionomie agréable, des yeux bien fendus, calmes et doux, un timbre de voix un peu bas qui n’était pas sans charme. Dans sa robe très démodée, elle gardait cette même distinction qui avait frappé M. de Chancenay, chez sa tante, à laquelle, par ailleurs, elle ne ressemblait pas le moins du monde.

Ogier demeura dans le salon jusqu’à minuit et regagna ensuite sa chambre. Dans le vestibule du premier étage, il rencontra Rosalie qui venait de chercher un châle pour la mère du curé. Elle s’effaça en lui souhaitant respectueusement le