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XIX


Dans l’après-midi de ce même jour, Mme de Chancenay vint adresser à Mme de Prexeuil la demande en mariage. De bonne grâce, elle avait convenu qu’Ogier trouverait difficilement une femme plus charmante, et qu’après tout, il pouvait bien se passer la fantaisie d’épouser une jeune fille pauvre.

— Mais enfin, de moi-même, je n’aurais jamais eu cette idée pour toi, mon cher enfant, conclut-elle.

Mme de Prexeuil, avec son grand air, lui parut une vieille dame très décorative. Étant donné leur caractère respectif, il ne pouvait y avoir sympathie entre elles. Néanmoins, Mme de Chancenay se montra fort aimable, et Mme Antoinette fut suffisamment affable pour que la petite réunion au pavillon eût bientôt un caractère de cordialité. Quant aux fiancés, retirés au bout de quelques instants un peu à l’écart, ils causaient à mi-voix, rappelant comment ils